Environnement
Quand le développement durable s’invite dans nos métiers
Dans son livre Les métiers du futur, publié en 2019, l’essayiste Isabelle Rouhan se projette à l’aube des années 2030. Elle estime que 85% des métiers de 2030 n’existent pas encore.
Aujourd’hui, avec la prise de conscience écologique mondiale, le développement durable deviendra-t’il le secteur clé qui recrutera dans les années à venir ?
Se former dans le développement durable
Aujourd’hui, de plus en plus de formations universitaires proposent des cursus en lien avec le développement durable dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Par exemple, à Aix-Marseille Université, il existe des formations à caractère environnemental : masters en “Biodiversité, Écologie et Évolution”, “Qualité, Hygiène, Sécurité”, ou “Gestion des Territoires et développement local”. Et d’autres, insèrent des cours de RSE dans leurs cursus (Communication, Commerce, Management….).
Allant du BTS jusqu’au Doctorat, les possibilités de formations sont nombreuses. D’après le portail du CARIF (qui recense l’offre de formation spécifique à l’environnement et au développement durable dans la région), il existe des formations regroupées en six thématiques : prévention et réduction des pollutions, nuisances et risques ; protection de la nature, gestion et études des milieux et des équilibres écologiques ; protection de l’homme, hygiène, santé et sécurité ; aménagement du territoire et du cadre de vie ; maîtrise de l’énergie et énergies renouvelables, et gestion sociétale de l’environnement. À vous de choisir la formation qui vous convient !
Les métiers se réinventent pour faire place au développement durable
Aujourd’hui, le monde du travail se réinvente pour répondre au défi écologique, et de nombreux secteurs sont touchés. Dans l’industrie, par exemple, la gestion des risques liés à la pollution de l’eau, de l’air et des sols représente près de 75% des emplois dans le développement durable. Le secteur de l’énergie est aussi impacté avec la montée des énergies propres, renouvelables et durables (photovoltaïques ou éoliens géothermiques). L’urbanisme et l’agriculture sont aussi des secteurs qui sont bouleversés par l’intégration des enjeux de protection de l’environnement. Ils utilisent donc pour des matériaux, véhicules et produits chimiques plus éco-responsables.
C’est aussi le cas pour les secteurs “traditionnels” qui intègrent de plus en plus une composante environnementale dans leurs pratiques. On peut le voir avec le secteur du textile qui recycle davantage les vêtements usés ou qui utilise des teintures moins polluantes, ou encore le secteur de la chimie qui souhaite concevoir des produits chimiques moins toxiques et trouver des alternatives aux solvants polluants.
Au final, la notion de développement durable sera probablement intégrée à toutes les filières, et les comportements éco-responsables rentreront dans la norme : gestion des déchets, covoiturage, alimentation biologique et locale…
Les opportunités d’emploi en région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Plus concrètement, le secteur du développement durable est une économie « qui engendre une amélioration du bien-être humain et de la justice sociale, tout en réduisant sensiblement les risques environnementaux et les pénuries écologiques », selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement.
En région Provence-Alpes-Côte d’Azur , l’économie verte représente 15% de l’ensemble des offres d’emploi, avec 95% d’offres pour les métiers dits “verdissants” (c’est-à-dire des métiers qui se réinventent pour s’adapter aux problématiques environnementales et écologiques) et 5% pour les métiers dits “verts” (ou les métiers ayant une finalité environnementale). 14.2% des demandeur.euse.s d’emploi recherchent un métier au sein de ce secteur, dont 96% pour les métiers “verdissants” et 4% pour les métiers “verts”. On peut donc voir que la demande et l’offre d’emploi sont équivalentes.
Enfin, 40% des offres sont accessibles avec moins de 4 ans d’expérience, et les recruteur.euse.s sollicitent à 57% des Bac+5 et 45% des Bac+3. Et, 39% des contrats proposés sont à durée indéterminée.
Autres chiffres à noter : la faible part des femmes (seulement 14%), qui pourtant représentent plus de la moitié des demandeur.euse.s d’emploi ; ainsi que la prédominance des personnes à faibles niveaux qualifications qui représentent 37% des demandeur.euse.s d’emploi.
Les cinq métiers de l’économie verte les plus recherchés par les demandeur.euse.s d’emploi, sont livreur.euse sur courte distance (Uber Eats, Amazon…), maçon.ne en développement durable, conducteur.rice de transport sur longue distance, agent.e d’entretien des espaces verts et peintre en bâtiment.
Des exemples d’entreprises qui ont intégré le Développement Durable
Ces dernières années, le territoire Aix-Marseille Provence a pu voir se développer un écosystème de start-up Green qui proposent des innovations et solutions écologiques. En voici quelques exemples :
La plateforme Zei : fondée à Marseille, Zei se définit comme étant “un accélérateur d’écologie”. Sur son site internet, vous pouvez comparer l’engagement des marques, apprendre comment mieux consommer, et découvrir des alternatives de consommation.
Smart’n’Go : basée dans le 13ème arrondissement de Marseille, Smart’n’Go utilise la technologie pour réduire l’impact environnemental du transport maritime, en particulier du fret. Grâce au Big Data, la start up marseillaise optimise les routes maritimes en fonction de critères métrologiques et des caractéristiques du navire afin de lui permettre de faire des économies de carburant.
L’application mobile My Food Story : cette start up aixoise propose à ses utilisateur.rice.s une application de traçage alimentaire. Ainsi, les consommateur.rice.s peuvent découvrir la véritable origine de leurs aliments : lieu de production, producteurs, mode d’élevage, pratiques agricoles…