Nouvelles technologies
Ces 3 nouveautés qui rendent les établissements de santé plus attractifs
Face à une pénurie du personnel soignant, les établissements de santé doivent tout mettre en place pour attirer et fidéliser les soignant.e.s. Focus sur 3 solutions que les établissements de santé expérimentent déjà.
Dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le secteur de Santé et de l’Action Sociale représente plus de 285 000 emplois, ce qui fait de lui le premier employeur régional. En 2016, 404 000 embauches ont été réalisées dans ce secteur, mais seulement 7% de ces contrats en CDI. Cependant, la région connaît une pénurie du personnel de santé : 20,1 % des postes de médecins à l’hôpital sont vacants, 60 % des EHPAD déclarent manquer d’aide-soignant.e.s, 10% de taux d’absentéisme (le plus élevé de France)… À cause de la surcharge de travail et des manques de moyens, les établissements ont aujourd’hui de plus en plus de mal à attirer et garder leur personnel de santé. Ils doivent donc mettre en place de nouvelles stratégies pour garder leurs salarié.e.s et en attirer de nouveaux.
Prendre soin de ses soignants :
Le quotidien dans un établissement de santé peut parfois être chargé. Il est nécessaire pour les directeur.rice.s des établissements de santé de prendre soin de leurs soignant.e.s. Pour cela, il faut donc mettre en place une démarche QVT (qualité de vie au travail) au sein de l’établissement. Selon l’Aract PACA (Agence Régionale pour l’Amélioration des Conditions de Travail), il y a 6 facteurs principaux pour obtenir une bonne qualité de vie au travail : les relations sociales, le contenu du travail, la santé au travail, le management, l’égalité professionnelle et le développement personnel de chacun.e. Pour atteindre une bonne QVT, plusieurs actions peuvent être mises en place.
Par exemple, l’Hôpital Européen de Marseille propose à ses salarié.e.s un accompagnement psychologique, juridique ou social. L’hôpital organise aussi chaque année la Semaine pour la Qualité de vie au travail pour sensibiliser ses salarié.e.s sur leur santé et bien-être, mais aussi leur laisser la parole pour proposer de nouveaux projets QVT.
À Nice, l’Hôpital privé gériatrique Les Sources propose à ses salarié.e.s plusieurs activités sportives, conviviales ou de confort (sophrologie, massages, fitness…). Toujours à Nice, la Centre Hospitalier Universitaire propose plusieurs mesures pour aider les employé.e.s qui ont des enfants : crèche interne, salle d’allaitement pour les femmes, encouragement aux hommes à prendre des congés parentaux… L’établissement facilite aussi l’accès à des logements sociaux situés à proximité du CHU, permettant de réduire le temps de trajet domicile/travail.
En offrant une bonne qualité de vie au travail, les établissements de santé arrivent non seulement à fidéliser leurs salarié.e.s, mais cela leur permet surtout d’améliorer la qualité des soins proposés.
Des innovations technologiques pour simplifier leur quotidien
Des objets connectés à la télémédecine, en passant par la robotique, la révolution numérique a apporté de nombreux outils technologiques pouvant accompagner au quotidien les professionnel.le.s de santé dans leurs tâches.
Par exemple, ces nouvelles technologies peuvent être utilisées pour faciliter le partage des données des patients entre les différent.e.s professionnel.le.s de santé. À Marseille, l’entreprise Enovacom s’est spécialisée dans le développement de logiciels e-santé, permettant d’accompagner les professionnel.le.s sur le contrôle des accès aux données patient, le parcours de soins, la gestion du personnel, gestion de crise, traitement et archivage de données, remontée des données des appareils biomédicaux…
Autre exemple d’innovations technologiques : l’utilisation de la réalité virtuelle dans la thérapie. L’hôpital La Conception à Marseille utilise des casques à réalité virtuelle pour soigner les phobies et addictions. L’environnement 3D permet de confronter le/la patient.e à la situation angoissante, et donc permet au thérapeute de mieux comprendre et soigner cette phobie.
La 3D s’invite aussi dans les blocs opératoires. Le service Ophtalmologie de l’Hôpital Nord de Marseille utilise un système de chirurgie 3D qui leur permet, via des lunettes polarisées, de visualiser l’intérieur de l’œil en 3D et donc d’avoir une vue précise de la zone à opérer. En plus d’accompagner les chirurgien.ne.s dans leurs opérations, cet outil a aussi l’avantage d’être plus ergonomique en leur permettant d’opérer en position dos droit (et non en position courbée).
Vers une évolution des établissements de santé.
Les établissements de santé n’hésitent pas à se réinventer et à proposer de nouveaux dispositifs pour renforcer le confort des patients et la qualité des soins, ce qui les rend, de ce fait, plus attractifs aux yeux des professionnel.le.s de santé.
Par exemple, l’EHPAD “hors les murs” est un dispositif permettant aux personnes âgées dépendantes de bénéficier de soins directement à domicile. La volonté est de permettre à ces personnes de vivre le plus longtemps chez elles. En 2018, l’ARS (Agence Régionale de Santé) PACA a décidé de consacrer 7 millions d’euros pour favoriser le maintien à domicile des personnages âgées. Six établissements répartis dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ont été désignés pour expérimenter ce dispositif hors les murs.
Nous voyons aussi apparaitre un nouveau type d’hôpital : l’hôpital magnétique. Créé aux Etats Unis, l’hôpital magnétique est un établissement qui a pour volonté de favoriser l’autonomie professionnelle des soignants et plus particulièrement des infirmier.ère.s, d’offrir des conditions de travail justes, souples et équitables, et de favoriser un environnement de travail permettant une bonne collaboration entre les médecins et les infirmi.er.ère.s. Grâce à ces mesures, les hôpitaux magnétiques arrivent plus facilement à attirer et à fidéliser le personnel soignant. Cependant, les hôpitaux magnétiques commencent à peine à se développer en France et sont encore très rares.